Elle parcourt le temps de l’art et l’espace de son champ d’action à travers les strates de ses compositions sur toiles.
Sur papier les encres et pastels sont d’une facture plus spontanée.Anne Luscher :
Née à Marseille en 1952, Anne Lüscher est en 1976 architecte diplômée de l’école de Marseille en architecture hospitalière, avec PAUL NELSON (2) comme professeur. Elle s’aventure de par le monde pendant ses études : Italie, Espagne, Portugal Angleterre, Moscou, Ex-Yougoslavie, USA.
Après son diplôme, elle s’installe sept ans en République Centrafricaine, à Bangui, où elle travaille sur un projet d’hôpital et de fac de médecine. Elle donne des cours de dessin/peinture au lycée français et expose pour la première fois ses peintures en 1983 au Centre Culturel Français de Bangui. C’est en Centrafrique qu’elle rencontre les Pygmées AKA.
Anne est aussi pianiste amateur et s’intéresse à toutes les musiques et chants.
Elle traverse le Sahara et vit un an au Maroc à Rabat où elle approfondira la technique de l’aquarelle et de la tempéra à l’œuf.
Elle revient à Marseille où elle passe un post diplôme en architecture bioclimatique en 1986.
En 1992 elle part en échanges artistiques chez des artistes de l’Est : Berlin, Cracovie, Prague.
En 1993 elle expose au Centre Culturel Français de Ouagadougou.
Toujours en 1993, elle donne des conférences à Budapest et à la Cité des Sciences de Paris sur une étude qu’elle a faite pendant plusieurs années au jardin botanique de Marseille sur l’observation et l’évolution bimensuelle des couleurs de 40 arbres à feuilles caduques de janvier à décembre avec foliation et défoliation.
De 1993 à 1996 elle suit des cours à la fac d’Arts Plastiques d’Aix en Provence, puis les cours du Louvre de Marseille.
EN 1998 elle part en Indonésie puis en Nouvelle Zélande en 2010 et 2016.
Entre chaque voyage, Anne expose dans divers lieux.
Actuellement en Ardèche du Sud depuis 2018, c’est sur la toile qu’elle s’aventure, pour explorer son savoir artistique et culturel.
Ses tableaux abstraits semblent chercher inconsciemment les gestes primitifs et tribaux. Ses dessins et couleurs fouillent le passé archéologique et préhistorique ainsi que ses rencontres avec le peuple Pygmées AKA de Centrafrique. Anne rend hommage à ce peuple des forêts dont les chants polyphoniques ont été enregistrés par Simha AROM (3). Les dessins sur Liber (4) des pygmées M’Buti la fascinent
Travail de superpositions : « Je mets en parallèle dans un même tableau dessins et peintures en matière avec des sables et des pigments, explique Anne.
Par grattage, entailles, superpositions, scarifications, les fonds apparaissent sous les couches pour donner respiration au tableau. C’est un travail instinctif de dépoussiérage pour aller à l’origine. »
Elle déshabille la couche terrestre façonnée par la société humaine, strate après strate, elle donne une réponse émotive sans en expliquer la raison.
Ce langage visuel communique des idées, des actions, des souhaits. Ses motifs abstraits deviennent des psychogrammes, art présent dans toutes les époques depuis la préhistoire selon Emmanuel Anati. (5)
Anne passe ses étés dans les Alpes de Haute Provence.
On trouvera aussi des paysages à l’encre et des pastels : paysages, nus, portraits, animaux qui clôturent l’ensemble de l’exposition d’ ANNE LÜSCHER à la salle Volane de Vals les Bains.
(1) Chant pour la danse en langue Pygmée AKA.
(2) Paul NELSON. Exposition centre Pompidou 2022.
(3) Anthologie de la Musique pygmées AKA. Grand prix international du disque 1978 .
(4) Le liber est sous l’écorce des arbres. Frappé avec un maillet, il ressemble à une toile tissée. Cette toile est utilisée comme cache sexe. Pour les cérémonies les femmes font des dessins avec des motifs ancestraux.
(5) Les Origines de l’ART Emmanuel ANATI (Fayard).
Accès libre.
Du 18/11 au 01/12/2024, tous les jours.
Du Lundi au Vendredi : de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30.
Samedi – Dimanche : de 14h à 18h en présence de l’artiste.